Face à la hausse des attaques et à la montée des obligations en matière de sécurité numérique, la cyber-assurance est devenue un sujet incontournable pour les dirigeants, y compris dans les petites structures.

Pourtant, entre les nouveaux acteurs spécialisés et les assureurs traditionnels qui ont développé leurs offres, le marché peut sembler opaque. L’enjeu de cet article est simple : clarifier le paysage, expliquer comment ces offres fonctionnent, et donner des repères concrets pour choisir une solution adaptée à son entreprise.

Structuration du marché cyber-assurance : un secteur désormais stratégique pour les TPE/PME

Le marché de la cyber-assurance s’est structuré à grande vitesse ces dernières années. Longtemps perçu comme un sujet réservé aux grandes organisations, il concerne désormais directement les petites et moyennes entreprises. En effet, les cyberattaques touchant les TPE/PME se sont multipliées, et donc des impacts financiers parfois lourds (paralysie d’activité, pertes d’exploitation, fraude au virement, coûts de remédiation, atteinte à la réputation), ce marché est donc devenu particulièrement attractif pour les acteurs de l’assurance.

Pour beaucoup de dirigeants, la question n’est plus de savoir si leur entreprise sera visée, mais quand et comment elle pourra absorber le choc. En cette fin d’année 2025, l’assurance cyber s’impose donc comme un complément aux mesures de sécurité et une réponse aux risques financiers liés à une attaque ou à une erreur humaine. Elle accompagne la montée en maturité des entreprises face aux obligations réglementaires, tout en apportant un filet de sécurité indispensable pour préserver la continuité d’activité.

Une offre diversifiée pour répondre à des besoins très différents selon la taille et la maturité des entreprises

Le marché français de la cyber-assurance repose sur deux blocs. D’un côté, les pure players : insurtech spécialisées, nées du risque cyber, fonctionnant sur des modèles de souscription digitaux, avec analyse de maturité, services intégrés (EDR, alertes, sensibilisation, réponse à incident) et orientation TPE/PME. Leur proposition : assurer et sécuriser en même temps, avec un pilotage continu du risque. De l’autre, les assureurs historiques, qui ont étendu leur portefeuille aux garanties cyber, capitalisant sur leur expertise sinistre, leur solidité financière et leur capacité d’accompagnement global. Leur modèle reste plus prudent, avec des conditions d’éligibilité plus structurées, un examen de risques approfondi et souvent un lien avec les contrats RC/Dommages existants. Résultat : un marché hybride où l’agilité et la prévention des pure players coexistent avec la robustesse et la profondeur technique des acteurs traditionnels.

Ce qu’il faut retenir : l’assurance cyber n’est ni un produit standardisé, ni une simple extension de contrat. Son choix dépend de la structure de l’entreprise, de son niveau de maturité numérique et de son exposition aux risques opérationnels et financiers.

Pure player ou assureur historique, l’enjeu reste le même : disposer d’un partenaire capable d’accompagner l’entreprise avant, pendant et après un incident. Pour les dirigeants, l’approche la plus efficace consiste à évaluer leurs besoins, vérifier les exigences et comparer les services associés, plutôt que de se focaliser uniquement sur le prix. La cyber-assurance devient alors un levier de continuité d’activité et de résilience, au même titre que les mesures techniques et les bonnes pratiques internes.

A lire prochainement : comment choisir son cyber-assureur (critères pratiques de sélection, les questions à poser avant de signer et les éléments à vérifier pour s’assurer que la couverture retenue correspond réellement aux besoins et au niveau d’exposition de l’entreprise).